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De l'oreille au cerveau :

 

Comme nous l’avons vu précédemment, pour qu’un son arrive de l’oreille jusqu’au cerveau, l’oreille interne envoie l’onde sonore sous forme de décharges électriques jusqu’au cerveau par l’intermédiaire du nerf auditif (ou cochléo-vestibulaire) (Environ 35 000 cellules ciliées sont reliées à  quelques 50 000 fibres nerveuses et forment le nerf auditif) se trouvant dans le tronc cérébral.

 

Le trajet sonore : 

Du nerf auditif au cortex auditif : les influx nerveux sont donc transmis au nerf auditif ( nerf cochléaire ou cochléo-vestibulaire ), qui vont les amener aux centres auditifs du cerveau par le tronc cérébral : les décharges nerveuses passeront par le nerf cochléaire avant d’arriver dans le noyau cochléaire qui commence à déchiffrer le son : il permet de définir son type (cri, alarme, paroles…) puis dans le thalamus où il se fait un important travail d’intégration (préparation d’une réponse motrice, vocale par exemple).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le schéma du cerveau :

Avec les lobes externes du cerveau humain mais également le cervelet et le tronc cérébral

 qui sont des structures nerveusesdistinctes du cerveau . Enfin, les influx sont transmis au

lobe temporal , partie du cerveau responsable de l’audition, de la mémoire et du goût, et

plus précisément au cortex auditif qui va recevoir un message déjà en partie décodé par

le noyau cochléaire et les neurones du thalamus, et va pouvoir le reconnaître voire le

mémoriser. Enfin, il peut donner un ordre d’importance aux différents sons qu’il perçoit.

 

La plasticité cérébrale :

La neurologie étant un domaine très vaste et extrêmement complexe, nous n’avons pu en

traiter que quelques facettes pour essayer de comprendre la différence anatomique entre le

cerveau d’un musicien et celui d’un non-musicien. Dans ce domaine, peu de choses sont

prouvées et les études sont rares. Ce que nous expliquons est de plus en plus admis, mais il

n’est pas exclu que cela puisse un jour s’avérer faux, car les découvertes sont très récentes.

 

A/Définition

 

La plasticité cérébrale, aussi appelée plasticité neuronale ou encore neuroplasticité, est le mécanisme par lequel le cerveau se modifie par l'expérience. C'est à dire, lorsque l'on fait un geste ou une action de manière répétée, le cerveau se modifie pour faciliter cette action et obtenir un automatisme.

On peut prendre le cas de l'apprentissage de l'écriture, de la conduite ou d'un instrument. Ce phénomène intervient durant le développement embryonnaire, l'enfance et la vie adulte. La plasticité est responsable de la diversité de l'organisation fine du cerveau. Cela montre que le système nerveux central est en constante reconfiguration. Le phénomène intervient à

plusieurs niveaux d'organisation du cerveau : au niveau des synapses, des axones et des dendrites.

Elle intervient également au niveau cellulaire ou moléculaire :

· le neurone est susceptible de se développer ou de régresser en fonction de l'utilisation qui en est faite

· de nouveaux neurones peuvent être créés dans les zones du cerveau fréquemment utilisées

· l'expression génétique peut être modifiée, c'est à dire que la protéine synthétisée par le gêne lu dans le corps cellulaire est susceptible d'être modifiée au fil du temps.

 

B/ Une des formes de plasticité : la plasticité synaptique

 

Nous avons vu plus tôt que l'une des propriétés étonnantes du cerveau était située au niveau du corps calleux, un faisceau d'axones. Un axone est le prolongement d'un neurone qui va conduire les impulsions électriques (ou potentiels d'actions) hors du neurone et permettre ainsi la transmission d'un message nerveux. A l'extrémité de ces terminaisons se trouvent des synapses, la zone de contact entre deux neurones.

Des vésicules pleines de neurotransmetteurs déversent ceux-ci dans la fente synaptique qui se fixent ensuite sur les récepteurs du dendrite qui à son tour va transmettre le message nerveux. Ces connexions peuvent changer en fonction de leur utilisation. C'est ce qu'on appelle l'apprentissage : une action répétée de nombreuses fois finit par être exécutée plus rapidement

et plus facilement. Il n'y a pas de changement du nombre, mais il y a un changement de l'efficacité de la synapse. De très nombreux processus sont impliqués dans ce phénomène. L'un des plus simples et des plus importants est appelé l'habituation.

Lorsque le récepteur post-synaptique reçoit les neurotransmetteurs, il émet un signal appelé « réponse ». Si un stimulus est répété de nombreuses fois, la réponse post- synaptique va s'atténuer pour les stimuli plus faibles. Le neurone va ignorer les sollicitations insignifiantes. Cela peut s'appliquer au cas du musicien ! En effet, nous avons vu que le musicien, lorsqu'il

joue, est dans un état de concentration très ciblée, sans activité cérébrale parasite. C'est grâce à l'habituation.

Nous avons un élément de réponse, mais cela n'explique pas pourquoi le corps calleux des musiciens est plus développé. Nous allons essayer de comprendre pourquoi.

 

C/ Neurogénèse ou synaptogenèse ?

 

La neurogénèse est le processus de création d'un neurone du système nerveux. La mise en place commence durant le développement embryonnaire et s'achève réellement à l'adolescence. Longtemps, les scientifiques ont cru que la plasticité cérébrale était une faculté présente uniquement chez l'embryon et l'enfant, et qu'à l'âge adulte, le cerveau devenait immuable et

qu'il ne faisait que se détériorer au fil du temps. Le neurologue Pierre-Marie Ledo et son équipe se sont employés à démontrer que cette croyance était fausse. Ils ont réussi à démontrer que certaines zones de notre cerveau étaient capables de produire des neurones durant toute notre vie. Il s'agit de l'hippocampe, où des cellules souches sont produites par mitose (seules certaines d'entre elles deviendront des neurones fonctionnels) ainsi que de la zone sous ventriculaire. Contrairement à l'hippocampe, les neurones créés dans cette zone pourront par la suite migrer hors de cette zone pour rejoindre d'autres aires de notre cerveau.

Cependant, même si cette découverte à été, petit à petit, admise, la neurogénèse durant l'enfance ou à l'âge adulte est minime et ne peut pas changer en profondeur la structure du cerveau. La neurogénèse est bien plus importante lors du neuro-développement qui se déroule durant le stade embryonnaire. Les musiciens n'ont donc pas plus de neurones que les nonmusiciens. 

 

Mais alors, pourquoi y a-t-il plus d'axones dans le corps calleux des musiciens ?

 

Nous soupçonnons l'implication d'un phénomène peu connu, mais néanmoins essentiel lors de notre développement : la synaptogénèse . Il s’agit de la formation des synapses entre les différents neurones de notre cerveau, qui se produit principalement durant l'enfance (à l'inverse, des synapses non utilisées peuvent disparaître). Lorsqu'un axone est créé, il va se

diriger vers son neurone « cible », c'est à dire celui avec lequel il va se connecter, en fonction des besoins. Or, nous avons vu qu'un musicien sollicite beaucoup de zones de son cerveau en même temps, ce qui est peu commun. Les musiciens ont donc créé, durant leur apprentissage de la musique (qui est toujours effectué pendant l'enfance chez les musiciens professionnels),

des connexions inhabituelles au sein de leur cerveau. Le corps calleux, qui relie les différentes aires du cerveau contient plus d'axones que la moyenne chez le musicien car les connexions entre ces aires sont plus nombreuses.

  

créé en 2015 par Lhuillier Maxime, Jung Baptiste & Strebel Léonard

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